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Paul Deschanel : le président fou ?

Comment Paul Deschanel, dont on ne garde que le souvenir de la folie, a-t-il pu accéder à la prestigieuse fonction de président de la République, contre Clemenceau lui-même ? Si l'histoire l'a oublié et que la mémoire le délaisse, Deschanel était pourtant un brillant orateur et un fin politique. À la rencontre d'un homme qui a marqué la vie politique de la IIIe République. Entretien avec Thierry Billard.
Mari-Gwenn Carichon
Publié le 01/09/2022

Élu le 17 janvier 1920 à la présidence de la République contre le « Tigre », Clemenceau, Paul Deschanel démissionne le 21 septembre 1920, sept mois seulement après son élection. Illustration parfaite de ce qu’écrit Maurice de Waleffe dans ses mémoires : « On ne disait pas d’un homme politique : il s’est reposé, donc il est rajeuni, on disait il s’est reposé, donc il est fini » (Quand Paris était un paradis). Ces sept mois de Deschanel à l’Élysée ont néanmoins suffi à dessiner dans les mémoires la figure d’un homme politique très sensible – ému aux larmes devant les gueules cassées de 14-18 -, fantasque – il pataugea à moitié nu dans un bassin du château de Rambouillet alors qu’il s’y trouvait pour se reposer – , et même fou, à cause de sa « chute de train » incongrue au milieu de la nuit, en 1920, qui fit croire quelques jours à sa disparition. Fou ? Ridicule ? Dépressif ? Comment cet homme politique dont on garde surtout des souvenirs de l’absurdité a-t-il pu accéder à la présidence de la République ? 

L’invité : Thierry Billard est directeur éditorial chez Robert Laffont et auteur de biographies. Il vient de réactualiser son travail sur Deschanel : Paul Deschanel, le président incompris, Perrin, 280 pages, 21.00 €.

 




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