Vie & mort des Maréchaux de France au XVIIIe siècle
Depuis la nuit des temps, les rites funéraires révèlent les sociétés. La préparation à la mort, les gestes qui l’entourent -l’embaumement, la crémation ou l’inhumation, parfois les prières et les croyances, les acteurs même de ces rites, les cortèges et la musique nous indiquent la façon dont les peuples considèrent « le passage » d’une vie à une autre pour reprendre l’expression de l’ethnologue Arnold van Gennep. De leur côté, certains anthropologues estiment que les rituels funéraires sont un des fondements du passage à ce que nous appelons la civilisation. N’est-ce pas Malraux qui écrivait dans ses Antimémoires : « Toute civilisation est hantée, visiblement ou invisiblement, par ce qu’elle pense de la mort. » Storiavoce vous propose de découvrir non pas un rite antique, égyptien ou grec, mais celui de l’époque moderne et plus exactement de la France du XVIIIe siècle. Dans cette France des Lumières, être Maréchal constitue la dignité la plus importante de la hiérarchie militaire. S’intéresser à leur mort, c’est mieux comprendre leur existence. Comment étaient ces hommes dans l’intime face à la mort ? Comment ces gens de guerre, le plus souvent riches, réglaient leurs affaires privées ? Que léguaient-ils à la postérité ? Comment ces nobles, en dépit de leur trépas, souhaitaient marquer l’histoire de France en faisant en sorte que leur souvenir se perpétue? Auteur de Servir le roi: vie et mort des maréchaux au XVIIIe siècle, Simon Surreaux répond à toutes ces questions. Il est interrogé par Christophe Dickès.
L’invité: Simon Surreaux est agrégé de l’Université, docteur en Histoire et rattaché au centre Roland Mousnier (université Paris-Sorbonne). Sa thèse, sous la direction de Lucien Bély, Les Maréchaux de France au XVIIIe siècle. Histoire sociale, politique et culturelle d’une élite militaire a reçu le prix Daniel et Michel Dezès de la Fondation de France, en mars 2012. Il a publié aux éditions Vendémaire: Servir le roi: vie et mort des maréchaux au XVIIIe siècle et la correspondance de la Duchesse de Fitz-James (1757-1771) sous le titre Aimez-moi autant que je vous aime.