Quand un Italien dirigeait la France
Rarement dans l’histoire de France un étranger aura suscité autant de passions, de fantasmes et d’idées reçues que Jules Mazarin. À la fois personnage de roman chez Alexandre Dumas, cible inévitable des Mémoires de son ennemi intime, le cardinal de Retz, et surtout bouc émissaire d’une Fronde et des fameuses Mazarinades, textes qui -soit doit en passant- nous révèlent que ce n’est pas la République qui a inventé la liberté de la presse. Pourtant, Mazarin n’était pas le premier Italien dans l’entourage du souverain : de Henri II à Louis XIII, tous les rois ont eu soit une épouse italienne, soit une mère italienne. Même si des caricatures ont dominé les siècles, les historiens, de leur côté, ont réhabilité l’homme d’Etat, le diplomate au service du roi mais aussi le grand mécène. On en oublierait presque que Mazarin fut avant tout italien. Qu’il fut au service des papes, mais aussi, qu’une fois à Paris, il va promouvoir une politique italienne, notamment sur les mers… Mais avant de découvrir son action, il semble important de comprendre quel était le sens de l’identité à l’époque moderne. A cet égard, pouvait-on la concilier avec le service de la couronne et donc des intérêts du roi de France? Bref, quels furent les rapports de Giulio Mazarini avec son Italie?
L’invité : Ancien membre de l’Ecole française de Rome, Olivier Poncet est professeur à l’Ecole nationale des Chartes où il enseigne l’histoire des institutions et des archives de l’époque moderne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et notamment d’un Mazarin l’Italien, une co-édition Ecole Française de Rome – Tallandier.