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Blanc : histoire d’une couleur

De sa fabrication à sa symbolique, Michel Pastoureau raconte l'histoire du blanc, non considérée à tort comme une couleur à part entière. Suivre l'histoire du blanc, comme un fil rouge à travers les époques, nous dévoile une part du passé des sociétés qui nous ont précédés.
Mari-Gwenn Carichon
Publié le 20/12/2022

En 1124, Pierre le Vénérable, à la tête de l’abbaye de Cluny, interpelle Bernard de Clairvaux, à propos de l’évolution de la couleur de l’habit des moines cisterciens. Auparavant vêtus de gris, les moines de Cîteaux portent à présent le blanc. Habituellement couleur de la gloire, de la fête et du Christ, porter du blanc serait signe d’orgueil selon l’abbé de Cluny. Le noir, symbole d’humilité conviendrait mieux au vêtement monastique. Pour Saint Bernard porter l’habit blanc engage le pêcheur à tendre vers la pureté et la lumière. L’expression vestimentaire et corporelle doit encourager et incarner l’attitude spirituelle, or, le noir est la couleur du diable. Cette querelle chromatique fait échos à d’autres  controverses : idéologiques, liturgiques et théologiques. Que révèle-t-elle de l’importance de la symbolique des couleurs, et plus précisément du blanc dans la société médiévale ? La moralité concerne-t-elle aussi les couleurs ? Comment définir une couleur et comment définir le blanc ? Au même titre que le noir, n’est-il pas une couleur à part ? Outre l’enjeu pictural,  pourquoi écrire l’histoire des couleurs ? 

Notre invité : Michel Pastoureau est historien, spécialiste de la couleur et de la symbolique médiévale, titulaire de la chaire d’Histoire de la symbolique occidentale à l’École Pratique des Hautes Études. Blanc, histoire d’une couleur (Seuil, 240 pages, 39.90 €) est la dernière publication d’une série de six : Bleu (2000), Noir (2008),Vert (2013), Rouge (2016) et Jaune (2019).


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