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Les trois morts de la reine Marie-Antoinette

Comme l’écrit Emmanuel de Waresquiel, il n’y a dans le procès puis l’exécution publique de la reine Marie-Antoinette aucune surprise, aucun rebondissements, aucun coup de théâtre. Une histoire écrite d’avance: la tragédie d'Antigone.
Christophe Dickès
Publié le 21/12/2016

En 2008, le Grand Palais situé au cœur de Paris près du pont Alexandre III, avait organisé une exposition consacrée à Marie-Antoinette, reine de France, née en novembre 1755 dans les ors de la grande maison d’Autriche, et morte le 16 octobre 1793 sur la place de la Révolution rebaptisée aujourd’hui place de la Concorde. L’exposition retraçait cette vie faite de gloire et d’espoirs, de désillusions et de larmes. A la fin de son parcours, le visiteur entrait dans un long couloir aux murs noirs sur lesquels on pouvait voir des caricatures de la reine et du roi, puis des images du temple, sa prison, une chaise, une coiffeuse, un serre-tête, sa dernière lettre… et le fameux portrait de David représentant la reine assise dans la charrette la menant à l’échafaud. Au fur et à mesure, le couloir se rétrécissait et s’assombrissait pour ne laisser que cette dernière image avant la mort, la mort d’une reine. Dans son adaptation d’Antigone, Jean Anouilh dit de son héroïne ; « La petite maigre qui est assise là bas. Elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout. » Comme l’écrit Emmanuel de Waresquiel, il n’y a dans le procès puis l’exécution publique de la reine Marie-Antoinette aucune surprise, aucun rebondissements, aucun coup de théâtre. L’histoire était écrite d’avance. Ce qui s’appelle une tragédie dont l’acte ultime fut une triple mort: celle de la reine, de la femme et de la mère. Storiavoce vous propose de revivre ce moment de l’histoire de France, ce moment où la reine, après avoir été tant aimée des Français devint l’incarnation d’un mal absolue, la victime d’une passion mécanique, celle de la Révolution française.

Emmanuel de Waresquiel, Juger la reine, Tallandier, 358 pages, 22.50€.


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