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Doit-on parler de l’Italie ou des Italies ?

Pays paradoxal, l'Italie est un espace fragmenté géographiquement et politiquement. Pourtant, à côté de l'histoire locale de chacune de ses cités, la péninsule a su s'intégrer magistralement à une histoire globale.
Christophe Dickès
Publié le 19/06/2023

Aux époques médiévale et moderne, la péninsule italienne est un espace géographique divisé, qui semble naviguer entre deux pôles : celui d’une histoire locale omniprésente et celui d’une histoire globale, puisque les frontières de l’influence italienne s’étendent au-delà des mers et sur l’ensemble du continent européen. Fuyant un récit national joué d’avance, un groupe d’historiens se penche sur Le Temps des Italies, du XIIe siècle au début du XIXe siècle : est-ce que l’unité italienne est un aimant inexorable au fil de ces siècles ? Peut-on dire que l’Italie oscille entre forces centrifuges et centripètes ? Européenne et méditerranéenne, l’Italie, en dépit de ses querelles communales, rayonne. Comment expliquer ce rayonnement ? Dans cet ouvrage indispensable, une trentaine de spécialistes explore ces Italies d’avant l’Italie. Ils nous invitent « à une promenade entre des histoires distinctes, mais souvent enchevêtrées, survenant dans des espaces tantôt centrés sur la Péninsule, tantôt resserrés dans les limites d’un simple village ou dans les murs d’une orgueilleuse cité, tantôt dilatés à la mesure des mers, des empires ou de l’universelle romanité.» (Le Temps des Italies. XIIe-XIXe siècles)

L’invité : Jean Boutier est directeur d’études à l’EHESS et membre du Centre Norbert Elias. Il a développé dans son œuvre une histoire comparée des noblesses européennes à l’époque moderne. Avec Sandro Landi et Jean-Claude Waquet, il a dirigé Le temps des Italies (XIIe-XIXe siècles) (Passés/Composés, 752 pages, 29€)


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