1649: quand une rébellion accouche de la modernité.
Le 19 janvier 1649, un homme de taille peu élevée entre dans Westminster Hall. Habillé tout de noir, il porte une étoile sur son vêtement. Il s’agit de l’ordre de la Jarretière, le plus élevé des ordres de chevalerie britannique fondé par le roi d’Angleterre, Edouard III, le jour de la saint Georges pendant la Guerre de cent ans. Alors qu’il devait se découvrir devant les personnes qui le convoquait, notre homme en noir garda ostensiblement son chapeau vissé sur la tête. Cette homme, ci devant ses juges, était accusé de tyrannie, d’avoir bafoué les droits et les libertés de ses peuples, d’avoir levé une armée contre le Parlement… bref d’avoir trahi la constitution fondamentale du Royaume. Cet homme qui, tout au long de son procès, toisa ses juges, s’appelait Charles Ier Stuart. Le 29 janvier suivant, il est décapité. Dans cette émission consacrée à la mort de ce roi, l’historien Bernard Cottret donne les lignes de force de ce qui est considéré comme l’acte fondateur de la modernité et du régime parlementaire en Europe. Comment cent trente-quatre ans avant les Etats-Unis et près d’un siècle et demi avant la France, l’Angleterre a t’elle accompli sa double révolution sociale et politique sur fond de conflits religieux et fiscal ? Une émission passionnante d’histoire comparée.
L’invité : Bernard Cottret est professeur émérite de civilisation des îles Britanniques et de l’Amérique coloniale de l’Université de Versailles-Saint-Quentin. Membre honoraire senior de l’Institut universitaire de France, il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux mondes anglo-saxons: Calvin, Henry VIII, Cromwell. Publié en 2015, La Révolution anglaise , une rébellion britannique 1603-1660 vient d’être réédité en collection Tempus des éditions Perrin.